SUR LES PLANCHES, MAINTENANt !
LETTRE D’UNE INCONNUE
UNE CONFIDENCE
Théâtre musical
D’après la nouvelle de Stefan Zweig publiée en 1922
Adaptation et Mise en scène : Christina Pontet
Avec : Maïlys Castets, l’Inconnue, Yoann Fayolle, l’Ange-musicien
Création sonore : Yoann Fayolle
Scénographie & Lumières : Christina Pontet & Yoann Fayolle
Durée : 1h15
Tout public (à partir de 13 ans)
Elle revient d’un rivage lointain.
Elle nous regarde, elle raconte. Son histoire.
Elle nous livre son secret. Une confidence. Elle témoigne d’un amour impossible, d’un amour fantasmé. Elle s’abandonne, elle donne tout. Elle chante, elle danse, elle rit, elle crie. Elle parle du présent au passé et du passé au présent.
Des allers-retours espacés, des variations, une sorte de ponctualité musicale.
Un secret parfois longuement retenu, comme s’il assurait la consistance de sa vie la plus intime.
Et puis, un souffle puissant.
L’ange-musicien joue avec elle. Il révèle, il sublime, il distord, il geint, il sent, il suspend le temps. De ces accords ou de ces dissonances, nous découvrons ces instruments insolites tels la scie musicale, le khemenche, le duduk basse, la flûte bansouri… Ils prennent feu sous nos yeux !
Nous donnons à voir/écouter un spectacle «merveilleux», qui se réfère au surnaturel, à l’inexplicable.
Lettre d'une inconnue, nouvelle de Stefan Zweig publiée en 1922 – 1927 dans sa version française - est sans doute l'une des plus appréciées et des plus connues. Elle fut immortalisée au cinéma par Max Ophüls en 1948.
Cette lettre-confidence met à jour la pureté d’une passion incandescente et fantasmée qu’une femme a voué toute sa vie à un homme qui, l’ayant croisée et rencontrée à plusieurs reprises, ne l’a jamais reconnue. Troublante passion qui ne se délivre que sous le sceau de la confidence, Zweig déploie une scénographie spectaculaire de la confession, de l’aveu. L’amour qui se déclare ici s’exalte lui-même, créant, par la vertu des mots, une intensité extrême.
Sur le plan purement littéraire, c'est aussi une brillante illustration du génie de cet écrivain autrichien, nourri de poésie et de musique, résidant tant dans son talent à décrire la psychologie et la passion de ses personnages que dans sa maîtrise de la composition.
Zweig dépeint l’autopsie d’une passion, avec la subtilité et la précision d’un pinceau-scalpel. Avec sa confidence, l’inconnue nous emmène au bord d’un précipice, là où l’appel du vide révèle les paradoxes des sentiments insensés (extase, folie, sublimation…). S’agit-il
de tomber ou de s’envoler ? « Seul qui se perd entier est donné à lui-même » écrit-il dans le sonnet qui sert de prélude au recueil des cinq récits intitulé « Amok , Nouvelles d’une passion ».
Dans Lettre d’une inconnue, Zweig tente de saisir les passions dans leur pointe extrême, dans ce qu’elles tiennent de l’ange et du démon. Il nous parle de l’épreuve d’un amour sans retour, qui brûle sa propre flamme par les deux bouts. Et le mystère absolu dont l’amoureuse s’entoure tire sa substance dans l’illusion et l’obsession. Éternellement sans visage pour celui qu’elle aime, elle répétera tout au long de sa lettre : « Tu ne m’as jamais reconnue », leitmotiv de cette confidence délicate, brûlante et fatale.